Une année à deux vitesses. À deux altitudes. À deux.
Une année en bas, sur les contreforts du Rhône, confinés dans la vigne, assignés à la taille, témoins de gelées impromptues, d’une neige inattendue, puis bercés par l’intermittence des pluies, des rosées, des chaleurs. Ces chaleurs, chaque année, un peu plus présentes, un peu plus sèches. Une vendange précoce, à peine, des maturités inégales, beaucoup. Et de beaux raisins, une récolte saine, une vinification sans artifice et sans encombre.
Une année en haut aussi. Là-haut, dans les Hautes-Alpes. Un mois de décalage. Un nouveau départ, une nouvelle aventure, un défi d’envergure, d’altitude. Confinés sur cette nouvelle terre d’accueil, on s’est accroché à nos vignes. Jeunes pour certaines, centenaires pour d’autres et proches de l’oubli. À flanc de montagne, sur ces parcelles isolées, bigarrées, aux multiples cépages, on a eu froid, on a eu chaud, on a sué et on s’est usé, mais toujours confiants de redonner vie à ce vignoble des hauteurs. Avec un brin de folie, beaucoup de passion et le coup de mains des copains, on est arrivé au bout de cette saison viticole, et une première récolte, la récolte des raisins suspendus.